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Le O-Bon, plus simplement Bon (sans préfixe honorifique) ou Urabon est un festival bouddhiste japonais célèbrant les âmes des ancêtres.
Existant depuis plus de 500 ans, cette tradition fut importé de Chine.
Au fil des ans, la fête à caractère religieux est devenue un jour férié consacré à la réunion de famille.
Pendant celle-ci, les habitants des grandes villes retournent dans leur ville natale et s'occupent des tombes de leurs ancêtres.
Un festival de danse, le Bon-Odori, est donné pendant ces trois jours fériés.
O-Bon est en réalité un diminutif du mot Urabon-e qui dérive du nom sanskrit d'un sûtra (livre classique), "Ullambana". Ullambana signifie "pendu à l'envers en enfer". Durant le O-Bon, les offrandes faites aux morts permettent d'amoindrir la douleur des âmes tourmentées. Le récit de ce sûtra veut que Mokuren (nom japonais de Maudgalyayana), un disciple de Shakyamuni (Gautama Buddha, le fondateur du bouddhisme), ait eu une vision de sa défunte mère, tourmentée dans le Royaume des Esprits Affamés, où elle payait pour son égoïsme. Bouleversé, il alla s'enquérir auprès de Bouddha pour savoir comment il pourrait la sauver. Il lui répondit : « Au quinzième jour de juillet, fais donner une grande fête en l'honneur des sept dernières générations de morts » Mokuren s'executa et vit donc sa mère libérée. Par la même occasion, l'abnégation dont elle avait fait preuve et les multiples sacrifices qu'elle avait fait pour lui lui apparurent. Reconnaissant de sa gentillesse et heureux de sa la libération de sa mère, le disciple entama une danse. C'est de cette danse de joie que vient le Bon Odori. O-Bon est donc dédié à la remémoration et au remerciement des ancêtres pour leurs sacrifices. Cette cérémonie fut introduite auprès de la cour impériale japonaise en 657, depuis la Chine, où elle portait le nom de "Zhongyuanjie". Au alentours du Xème siècle elle se répandit largement au sein de la population de l'archipel. Elle devient si fortement encré dans les mours que, dès l'époque d'Edo (1600-1868), des congés ("yabuiri") sont accordés aux domestiques afin de leurs permettre de rendre visite à leurs ancêtres.
Le festival O-Bon dure trois jours, mais sa date de départ varie dans les différentes régions du Japon. Il existe trois distinctions :
Pour guider les âmes des morts, des lanternes sont allumées entre les cimetières et les maisons des défunts. La partie la plus importante du rituel est l'offrande de nourriture (riz, légumes, fruits, gâteaux, fleurs, etc.) qui est le symbole du partage. On laisse ainsi une place à table pour l'âme de l'ancêtre. Cette fête, bien que religieuse et grave, est toutefois l'occasion de réunions joyeuses. Près d'Hiroshima, des lanternes de couleurs sont allumées sur les tombes des ancêtres. Les lanternes blanches guident ceux qui sont morts dans l'année suivant le dernier O-Bon.
Les Bon Odori sont des danses d'origine religieuse pratiquées lors des fêtes de l'O-Bon.
On rencontre aussi les termes d'Awa Odori, d'Okinawa Eisa sur Okinawa ou encore de Shichigatsueisa sur le îles Ryû-Kyû.
Le Bon Odori (la danse du Bon) est une danse traditionnelle associée au festival, dont l'origine remonte à l'époque Muromachi.
Son style varie suivant les différentes régions du Japon.
C'est l'un des moments important de la fête de O-Bon, fait pour rappeler la reconnaissance due aux ancêtres.
Ces danses proviennent de la fusion des pratiques shintô de la ville d'Ise et de danses bouddhistes louant Amida (nom japonais du Bouddha Amitâbha).
Elles avaient comme vocation première la consolation des âmes des défunts.
Ces danses perdirent leur caractère religieux et vinrent à être des fêtes liées à l'été avant de devenir simplement d'importante réjouissance populaire durant l'ère Edo (1600-1868).
Ce jour là, forains et camelots s'activent à monter leurs petites échoppes pour profiter de la manne que représente ces festivités.
En général ces danses se pratiquent autour d'une estrade de bois nommée yagura sur laquelle se trouvent les musiciens.
Les danseurs portent en général un kimono d'été ou un yukata ("vêtement de bain").
Il n'existe pas une seule danse mais toute une multitude.
Les danses, la musique, les rythmes et les instruments varient d'une préfecture à une autre.
Les rejouissances les plus festives et populaires sont sans doute les danses awa de la préfecture de Tokushima (île de Shikoku).
Lors de ces festivités on dénombre jusqu'à un millier de groupes de danseurs, un groupe pouvant être composé d'une centaine d'individu.
Des concours de danses et de chorégraphies sont organisés pour l'événement.
Les toro nagashi sont les petites lanternes carrées de papier déposées sur l'eau le dernier jour d'O-Bon.
Elles doivent guider les esprits dans leur retour vers l'autre monde.
Une petite bougie est allumée à l'intérieur de celle-ci qui flottera ensuite sur la rivière ou la mer.
Le Hatsubon est le nom donné à l'O-Bon qui suit l'année de la mort d'un proche. Des rituels supplémentaires sont effectués lors de cet O-Bon particulier.