Heure de Tokyo |
Taiiku no Hi ("jour pour la santé et le sport") est une fête nationale un peu spéciale qui n'est associée ni à l'histoire, ni la religion, ni à la nature.
Pourtant, cette fête revêt beaucoup d'importance au yeux des japonais et se pratique dans toutes les villes du Japon.
Elle permet de rappeler au japonais les bienfaits d'un corps en bonne santé.
Cette fête a été créée pour célébrer l'anniversaire de l'ouverture des jeux olympiques de Tokyo de 1964, les premiers en Asie.
Au départ, elle avait lieu le 10 octobre (date d'ouverture des JO), mais depuis la mise en place du système "Happy Monday", elle se déroule tous les seconds lundis du mois d'octobre.
La première Taiiku no Hi a été célébrée en 1966, deux ans après les jeux olympiques d'été qui ont eu lieu du 10 au 24 octobre.
Le mois d'octobre n'a pas été choisi au hasard.
C'est une date tardive pour des jeux d'été, mais les météorologues ont longtemps étudié la question avant de donner leur avis.
En effet, il fallait une période qui pouvait à la fois accommoder les athlètes des pays chauds comme ceux des pays plus tempérés.
Or, l'été japonais est invivable, car en pleine saison des pluies, le climat se révèle terriblement chaud et humide.
Avant juillet, le printemps qui s'achève est trop instable avec des pluies imprévisibles et une alternance fatigante de chaud et de froid.
Plus tard, vers le mois de septembre, c'est la saison des typhons, marquée par d'énormes averses.
Ainsi, La seule réponse possible fut mi-octobre.
Les typhons ne passent plus, le ciel redevient clair et bleu et les températures redeviennent stables et agréables.
Les organisateurs des jeux olympiques ont donc choisi cette date inhabituelle pour des jeux d'été mais, à leur grand soulagement, la cérémonie d'ouverture s'est déroulé sous un soleil radieux.
Depuis, ce jour reste connu comme l'un des plus ensoleillé de l'année et de nombreux évènements sportifs ont lieu.
Grâce à cette fête nationale, l'ensemble des écoles maternelles, collèges et lycées et même certaines entreprises, organisent de grands jeux sportifs. Tous les élèves attendent cette date avec impatience et appréhension, car ils vont devoir donner leur maximum pour faire gagner leur classe. Typiquement, il s'agit d'une série de défis physiques, en individuel et en équipe, allant de la course à pied ou relais à des jeux plus originaux comme le tir à la corde ou le combat de foulard. Les sportifs et les autres participent tous avec courage à ces épreuves pourtant épuisantes. Les mangas et les animés raffolent de ces jeux et les mettent souvent en scène. Ils mettent en avant l'esprit d'équipe et de compétition, la bravoure, la dévotion, l'amitié, l'amour.
Les japonais ont de l'imagination et le goût de la compétition. Ils le démontrent avec des épreuves sportives très variées dont voici quelques exemples. Le Tama Ire, le plus célèbre, consiste à lancer un maximum de balles dans un panier en hauteur pendant un temps limité. Cette épreuve peu musclée plait surtout aux filles mais les garçons peuvent y faire la démonstration de leur adresse. Le grand second favori est le "Tug-of-war", tir à la corde en français. Deux équipes d'une dizaine de personnes doivent tirer une corde afin d'amener l'adversaire à franchir la ligne centrale. Grands classiques, les courses à pied, sprints, courses d'endurance, marathon, ou relais s'avèrent omniprésents et très appréciés de tous. D'autres jeux plus originaux et plus acrobatiques font leurs apparitions comme le Kibasen (combat de cavalerie). Deux équipes de 4 personnes portent l'un d'eux sur leur épaules. L'objectif pour les deux cavaliers consiste à voler le chapeau de l'autre. C'est assez difficile à faire mais très divertissant ! Pour les plus jeunes, le Odama Korogashi est une épreuve sympathique ou il faut pousser une grosse boule le long d'un parcourt. La course à 3 pieds est aussi un classique, où plusieurs couples attachés par la cheville réalisent une course semée de chute. L'imagination souffle souvent très librement sur ces jeux et certaines épreuves obligent à manger une pomme accrochée à un fil, les mains attachées dans le dos, à dévorer un pain le plus vite possible ou à se plonger la tête dans une assiette de farine. Ainsi, entre sport et santé, les japonais n'en oublient pas de s'amuser et cette fête reste pour eux l'une des grandes occasions pour se forger de merveilleux souvenirs.