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Kodomo no hi (journée des enfants) est un jour férié au Japon. Cette ancienne fête, originellement appelée tango no sekku, clôt la Golden Week le 5 mai. Elle célèbre les enfants, et plus particulièrement les garçons, et est entourée de nombreux rites et symboles.
Cette fête d'origine chinoise fut introduite à la cour impériale pendant l'époque de Nara (710-794) en même temps que les autres sekku (festival de saison) et marque le début de l'été. A cette époque, ce festival était consacré aux iris, d'où son autre appellation de shobu no sekku (festival des iris). Le tango était un jour important pendant lequel se déroulaient des rituels purificatoires destinés à écarter les catastrophes. Ce jour-là, à la Cour comme dans le peuple, on accrochait des feuilles de shobu (calamus, de la famille des iris) et de yomogi (armoise commune) aux avant-toits des maisons. À la Cour, on suspendait également des kusudama (couronnes d'herbes médicinales) où étaient entremêlés notamment de l'armoise et de l'iris et desquels pendaient de longs fils de cinq couleurs, symboles de longévité. On se livrait à des jeux à caractère héroïque comme tirer à l'arc en chevauchant ou organiser des courses de chevaux. Les vassaux se ceignaient également de couronnes d'iris. Dans la classe populaire, on organisait des jeux de tir à l'arc par équipe qui eurent cours jusqu'à l'époque Edo (1600-1868) pendant laquelle ils furent interdits car considérés comme dangereux. C'est entre l'époque de Kamakura (1185-1333) et l'ère Edo que le tango no sekku fut popularisée en tant que fête des garçons. Pendant la période de Kamakura, les rites du tango tombent progressivement en désuétude à la Cour. Cependant, les buke (familles de samouraïs) se montrent de plus en plus disposées à accorder de l'importance à cette journée pendant laquelle les jeunes garçons se voient remis des éléments d'armure. Cette pratique tient probablement son existence du fait que le mot shobu désignant l'iris est homophone avec shobu qui signifie, lui, "esprit chevaleresque". A l'époque Edo, le bakufu (gouvernement militaire), les daimyo (seigneurs) et les hatamoto (vassaux directs du shogun) se devaient de se rendre au palais d'Edo en grande pompe pour adresser un compliment au shogun (chef militaire) et lui apporter des présents. En 1948, année de la loi sur les jours fériés, tango no sekku devient la fête nationale qui est connue actuellement et est rebaptisé kodomo no hi, le jour des enfants.
Même si cette fête est de nos jours consacrée à tous les enfants, elle reste encore ancrée dans la tradition et célèbre toujours plus particulièrement les garçons. On suspend encore des feuilles de shobu et de yomogi aux portes des maisons pour conjurer le mauvais sort. Tous les enfants prennent des shobu-yu (bains d'iris). Ils ont parfois même le droit de boire du saké aromatisé à l'iris. Ils peuvent aussi déguster des pâtisseries traditionnelles préparées pour l'occasion telles que les kashiwa-mochi et les chimaki. De nos jours, les enfants ne reçoivent plus d'armures de samouraï mais les familles ayant des garçons exposent une gogatsu ningyo (poupée de mai) dans le tokonoma (sorte d'alcôve) de la maison. Cette fête est également liée à la carpe koï, qui en est devenu le principal symbole, par le biais d'une légende chinoise. Selon la légende, les carpes du fleuve jaune, après avoir remonté le fleuve, s'envoleraient vers le ciel en se transformant en dragons. Cette légende serait à l'origine des koi-nobori (bannière carpe), des manches à air en forme de carpes koï, qui représentent plus généralement la force et la persévérance du fait qu'elles remontent à contre-courant les rivières et cascades. Ces bannières sont accrochées le long de perches en bambou. La première et la plus large, magoi, est noire et représente le père. La deuxième, higoi, est rouge et représente la mère, puis l'on ajoute une carpe pour chaque enfant de la famille. Parfois, on suspend aussi des rubans rouges et blancs ou une manche à air multicolore symbolisant les flots des rivières. Tous ces rites symboliques permettent de souhaiter bonheur et santé aux enfants. Chacun représente la purification, la croissance, la force, le courage, et la persévérance. Des qualités que l'on espère particulièrement pour les garçons puisque cette fête leur était initialement destinée, les filles ayant leur propre fête le 3 mars, pour Hina Matsuri, la fête des poupées.